La prostitution et l’art

Le XIXème siècle compte de nombreux artiste représentant la prostitution sous toutes ses formes. Dans cet article plusieurs tableau vont être présenté pour justifier l’importance de la prostitution dans l’art.

L’une des plus célèbre prostituée de la peinture est inspirée d’une déesse, l’Olympia de Manet est peinte d’après la Vénus d’Urbin de Titien, cependant, il représente une femme contemporaine, intégralement nue, si on n’oublie la pantoufle, que l’artiste suggère la faire jeter négligemment du bout du pied.

Henri de Toulouse-Lautrec dépeint les bordels qu’il fréquente assidûment, notamment le Moulin Rouge cabaret parisien ouvert en 1889, exprimant la solitude des prostituées blafardes sous la fluorescence des becs de gaz, notamment dans La Goulue arrivant au Moulin Rouge.

Dans ce tableau il dresse le portrait d’une de ses plus célèbres danseuses, Louise Weber, dite la Goulue, importatrice du French Cancan venu d’Angleterre. Elle est représentée tenant le bras de sa sœur d’un côté, et de son amie de l’autre, l’artiste étant réputée lesbienne. Ce portrait tend vers la caricature, Lautrec la représentant avec des seins avachis et des traits déjà fanés par l’alcool et la débauche.

Henri Toulouse-Lautrec, La Goulue arrivant au Moulin Rouge, 1892

« Au XIXème siècle il n’est pas une prostitution mais des prostitutions. Le quotidien d’une racoleuse des Grands Boulevards ne ressemble en rien à celui des filles de maison, fichées par la police, ni à l’existence d’une courtisane. Mais est-elle la mieux lotie de toutes ? » citation de Lola Gonzalez-Quijano. Les prostituées selon Parent Duchâtelet sont aussi « inévitable dans une agglomération d’hommes que les égouts, les voiries, et les dépôts d’immondices. » la rue ou les boulevards ont une importance dans la prostitution, cependant la citation de Parent Duchâtelet résume le concept qu’est le réglementarisme et son encadrement.

En 1839 avec la découverte de la photographie, s’enclenche une certaine frénésie du voir, très rapidement la photo va donc permettre un accès facile à ce qui est caché, la photographie apparaît à de nombreux artistes comme le fait d’observer la sexualité féminine. Les prostituées sont avec les modèles les seules femmes en capacité de montrer leur sexe et de prêter leur corps pour des expériences physiques, la bienséance interdit la nudité féminine totale en plein jour.

Anonyme, étude de nu, Étude de nu, femme debout sur une chaise, la chemise relevée, entre 1900 et 1910

La prostituée est une figure incontournable dans la littérature, les arts, et la presse du XIXème siècle, la prostituée favorise l’expression des fantaisies, et fantasmes masculin. La femme dans un registre allégorique va particulièrement incarner la vénalité et les vices d’une société entière, l’Apocalypse de Jean par exemple évoque une menace et une figure corruptrice de la Grande Prostituée cette image va se retrouver au XIXème siècle lorsque Paris va être qualifié de « nouvelle babylon ».

Les références à la prostitution sont nombreuses en littérature avec par exemple Émile Zola qui fait de Nana une Vénus empoisonneuse qui porte en elle le ferment de la décomposition du Second Empire. Ou encore Honoré de Balzac dans Splendeurs et misères courtisanes, 1847. Dans La Pléiade où il fait dire à Carlos Herrera qui s’adresse à Esther ; « Comme vous êtes, dans les cartons de la polices, un chiffre en dehors des êtes sociaux. »

En art au XXème siècle, on peut prendre l’exemple d’Elle, une femme, hypersexualisée, à la poitrine colossale, suggérant une posture séductrice et dominatrice, en étant couchée sur un amas de corps d’homme sanglants. Conformément à l’esprit de la fin du siècle, la femme chez Mossa est perçue comme une femme fatale, dominatrice et cruelle, la courtisane est violente, détruit des hommes. De plus, le péril vénérien, et la peur de la syphilis hante l’époque.

Gustav-Adolf Mossa, Elle, 1905

La prostitution, devenu véritable sujet de société est dépeinte par les artistes du XIXème-XXème siècle. Souvent le recours à l’allégorie est présent pour dénoncer la prostitution au XIXème notamment chez Mossa.