La prostitution, reconnu comme « le plus vieux métier du monde » fait pourtant une entrée historiographique récente. Alain Corbin est considéré comme le fondateur de ce champs historiographique, avec la parution en 1978 de son ouvrage : Les Filles de noces, misère sexuelle et prostitution au XIXème siècle. L’intérêt tardif des questions prostitutionnelles fait écho au mouvement des féministes et l’intérêt tout aussi tarifs des études. Ce que nous allons voire plus clairement dans l’article Brève historiographie des femmes.
Cependant Alain Corbin n’est pas le seul promoteur, d’une histoire des femmes, on trouve notamment Michelle Perrot (une historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine à l’université Paris-Diderot et militante féministe française. Par ses travaux pionniers sur la question, elle est l’une des grandes figures de l’histoire des femmes) qui avec George Duby publie 5 volumes relative à l’ Histoire des femmes en Occident. Par ailleurs, la prostitution n’a le droit qu’a une place minime. On peut également prendre l’exemple de la revue Clio qui ne se saisit de cette question qu’en 2003, avec un éditorial (URL : http://journals.openedition.org/clio/579).
Par conséquent, la prostitution étudié par Corbin apparaît alors comme la première étude historique, il avance également les bases sur une études des sexualités, du plaisir, et du désir.
L’émergence de la question de la prostitution se relie évidement au contexte politique et culturel.
La Révolution française ne se présente pas comme une rupture dans l’histoire de la prostitution. En revanche le Consulat de 1799/1800 à 1804, en instaurant le réglementarisme, exporte dans l’Europe ce qui devient le « système français » dans un contexte où l’urbanisation croissante favorise le développement de la prostitution, qui est à la fois « le plus vieux métier [féminin] du monde » (la prostitution masculine étant tue ou niée) et l’expression d’un vice, d’une déviance sociale ou pathologique
Dès les années 1800 la prostitution est donc réglementé, c’est le commencement du réglementarisme avant de faire place à l’abolitionnisme. Le réglementarisme s’avère être un contrôle étatique de la prostitution en passant par les maisons closes ou maison de tolérance, par les inscriptions administrative des filles publiques, avec en effet, la mise en carte de certaine un contrôle qui passe par le corps et l’humain, on contrôle les filles pour les surveiller elles deviennent des « filles soumises » après cette mise en carte, une réglementation qui passe par les visites sanitaires obligatoire (pour éviter la propagation des maladies vénériennes) et un contrôle policier. Ce système va se répandre dans toute l’Europe au XIXème siècle, sous la dénomination de French System. Ce réglementarisme imposé par le Consulat en France va promouvoir une prostitution toléré mais réglementé, à partir du moment, où les règles imposées par l’État vont être respectées. La police des mœurs créée à cet effet, va donc permettre cette réglementation et se contrôle avec l’inscription des filles publiques à la préfecture. Hors de ce cadre, la prostitution est interdite et les filles clandestines arrêtées et inscrite contre leur gré.
Donc 3 principes clés :
- Création de milieux clos invisible des enfants, filles et femmes honnêtes
- Il doit être constamment sous le regards de l’administration, invisible pour la société mais transparent pour ceux qui le contrôlent
- Hiérarchisation du milieu pour être efficacement contrôlé, en évitant le mélange des classe et des âges, pour une meilleure observation
Les études sur la prostitution émergent notamment avec les médecins comme Alexandre Parent Duchâtelet, ou Edmond Fournier… Alexandre Parent Duchâtelet un médecin hygiéniste rédige une étude en 1857 : De la prostitution dans la ville de Paris considérée sous le rapport de l’hygiène publique, de la morale et de l’administration (en deux tomes) cette étude va permettre notamment à Alain Corbin d’être la source principale de son ouvrage.
La prostitution est donc décrite par certain, notamment Parent Duchâtelet, comme un « un mal, dangereux pour la santé et l’ordre social, mais c’est mal nécessaire », il s’agit selon lui de domestiquer les conduites, toléré car la prostitution est jugée nécessaire à la sexualité masculine, indispensable à l’apprentissage de la masculinité et à sa sociabilité. F. Béraud un commissaire qui écrit, les filles publiques de Paris et la police qui les régit, 1839, dans son étude d’un point de vue de commissaire et d’une forte critique morale, la prostituée est décrite comme « une monstruosité : on peut rencontrer en elle la beauté de son sexe » la prostituée est donc dangereuse, la prostituée doit disparaître des lieux publics pour la « pudeur public » et Duchâtelet lui s’est destiné à faire une étude plus scientifique comprenant l’hygiénisme et une volonté de réglementer.
Par ailleurs, ce mouvement d’abolitionnisme est né en Angleterre en 1869 prônant donc la suppression du réglementarisme et de l’interdiction de la prostitution, avec Josephine Butler, féministe, qui dénonce l’iniquité de ce système fondé sur une morale sexuelle où seule les femmes sont pénalisées.